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Les surnoms des Vernes
La Fruitière de Bernex |
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Cadastre sarde de 1730: En 1730, il n' existe pas de maison à cet endroit. Avant la fruitière Avant la construction de cette grande fruitière, il existait à Bernex, six petites fruitières de hameaux:
Et une septième située sur la commune de Saint-Paul aux:
Chaque hameau doit embaucher un fruitier qu'il faut rémunérer et nourrir. De plus on doit fournir le bois pour le chaudron et, pour ceux qui le désire, vendre ses fromages afin de se faire un peu d'argent. En mutualisant tous les hameaux, on peut embaucher un seul fruitier à qui l'on vendrait directement le lait. Libre à lui d'en faire ce qu'il veut (fromage, beurre...) et de s'occuper de la vente de ses produits. Il est donc décidé de créer une société coopérative agricole avec un conseil d'administration et des actions au prix unitaire de 400 francs.
Mais, pour embaucher un fruitier à l'année, il faut une quantité de lait suffisante tout au long de l'année. Or, l'été les vaches sont en montagne... il est alors décidé de descendre tout le lait des alpages, sauf celui des nons-actionnaires, à moins qu'ils ne le désirent ! Une pétition est lancée contre ce projet en 1930 par Eugène Dupraux (1892-1976) dit "Nène à Gaspà" de Bénand (voir chez "Nène à Gaspà") qui obtient gain de cause. Finalement, un seul groupe d'alpage sera utilisé d'où il faudra descendre le lait chaque jour pendant 4 mois pour la fruitière:
De gauche à droite: Félix Dutruel dit "Féli à Lochon" de Langin (voir chez "Tante Marie"), Régis Jacquier dit "Régis à Cayen" de Trossy (voir chez "Régis à Cayen"), Marcel Jacquier (1907-1966) dit "Marcel à Dodion" du Songeon (voir chez "Dodion") Historique de la fruitière depuis sa construction La fruitière de Bernex est inaugurée au mois de février ou mars 1929.
Recensement de 1931 Alexandre Neuhaus (1892-1958) fromager, originaire de Buren en Suisse, vit avec:
Alexandre Neuhaus sera fruitier dans d'autres communes (Féternes et Saint-Paul notamment) et reviendra à Bernex en 1951.
Recensement de 1936 Eugène Arrandel (1906-1967) dit "Nène à Boccà", fromager, originaire de Trossy (voir chez "Boccà de derrière la chapelle") vit avec:
A
noter qu'il y a également eu un commis d'origine
suisse-allemande prénommé Oscar qui avait tracé un chemin en
ligne droite, à travers champ, depuis la fruitière jusqu'au
café de la laiterie !
"Quatre cents
kilos de fromage saisis Vers 1939 M. Venrech, fromager, reprend la fruitière de Bernex ainsi que celle de Vacheresse. Ses commis sont, entre autres, deux frères Dutruel originaires de Langin (voir chez "Tante Marie"):
A noter que M. Vanrech avait une 2cv spécialement aménagée pour lui car il était très costaud (1.60m pour 130 kg.) ! Il était également président de l'association des anciens élèves de l'école d'industrie laitière de la Roche sur Foron De 1942 à 1944 environ Lucien Chevallay (1907-1991) dit "Lucien à Pitâque", fromager, originaire de Trossy (voir chez "Pitâque") vit avec sa femme Marie-Angèle Servoz (1905-1997) de Bénand (voir chez les "Niques") et leurs cinq enfants. La fruitière étant sous menace d'un attentat à l'explosif, Lucien Chevallay et sa famille dorment chaque soir dans la maison voisine (voir "le café de la Laiterie") De 1944 à 1951 Joseph Curdy (1904-1962) dit "le Clouty", fruitier, originaire du Vernay (voir chez "Cacò") vit avec sa femme Marie Anthonioz (née le 11 juillet 1913) originaire des Gets et leurs deux filles:
Avant d'arriver à Bernex, Joseph Curdy (1904-1962) dit "le Clouty" était fruitier à Larringes. Il sera, par la suite, fruitier à Taninges puis à Thollon jusqu'en 1962.
La fruitière de Bernex avait un ascenseur pour descendre les fromages à la cave. Un jour le câble s'est cassé ! Joseph Curdy, qui attendait en bas, s'est retrouvé avec un bras ensanglanté et plein de rouille. Sa fille Marie-Louise a eu très peur en voyant son père blessé de la sorte, et encore plus lorsqu'il s' est aspergé de gnôle pour le désinfecter ! De 1951 à 1958 Alexandre Neuhaus (1892-1958) fromager, originaire de Buren en Suisse reprend pour la 2nde fois la fruitière de Bernex. Il vit avec sa 2nde femme et sa fille. On lui connait un commis:
De 1958 à 1960 Albert Schroeter (né en 1920), fromager, vit avec sa femme et ses nombreux enfants (7 ou 8). Chaque année le prix du lait est âprement négocié entre le conseil d'administration de la fruitière et le fruitier. Chacun voulant évidemment avoir le dernier mot. Albert Schroeter partira de Bernex suite à un désaccord d'un demi centime par litre de lait ! Le président du conseil d'administration de la fruitière le rapellera afin qu'il revienne, mais rien n'y changera. Il sera fruitier à Malbuisson dans le Doubs. De 1960 à 1963 M. Dérisoud, fruitier, vit avec sa femme et ses enfants. Il était fruitier à Cruseilles avant d'arriver à Bernex. A cette époque on commence à descendre le lait de l'alpage de la Bonne-Eau afin de suppléer au manque de lait durant la saison d'été. Il est transporter par:
De 1963 à 1965 Guillaume Etienne, fruitier, originaire du Jura vit avec sa femme et ses trois enfants. Il est employé par Roger Boccard (originaire de Larringes) gestionnaire également de la fruitière de Saint-Paul. Après 1965 Il n'y a plus de fruitier à Bernex. Le lait est racheté par Roger Boccard et transporté en camion à Saint-Paul par sa femme puis par Régis Jacquier dit "Régis à Cayen" de Trossy (voir chez "Régis à Cayen"). Vers 1980 La fruitière est rachetée par Lucien Bernaz, célibataire sans enfants, originaire de Bellevaux. Il emploi François Mouthon de Sur les Crêts (voir chez "Mouthon"). La fruitière ne tournera qu'une seule année, le fruitier ayant gagné au casino une somme importante, qu'il n'a apparemment pas su gérer ! Les câbles La particularité de la fruitière de Bernex, ce sont ses deux câbles qui permettent d'acheminer le lait directement dans le bâtiment ou à proximité: 1- Le câble de Bénand: Construit à la fin des années 1930 par Félix Servoz (1897-1989) dit "Féli à la Nique" de Langin (voir chez "les Niques"). Il relie la petite fruitière de Bénand (voir "fruitière de Bénand") directement avec le 1er étage de la fruitière de Bernex. Son installation est sommaire (poteaux en bois, câble, roulettes) mais ne tombe pratiquement jamais en panne. Le frein fait quelque fois défaut et les boilles à lait arrivent à vive allure, on utilise alors un bâton pour rallentir le câble en le forçant.
2- Le câble de Creusaz: Construit au début des années 1950, sous la présidence de Xavier Birraux (1893-1964) dit "Xavier à Lolon" du chef-lieu (voir chez "Lolon"). Contrairement au câble de Bénand il n'entre pas directement dans la fruitière. Un petit bâtiment est construit à l' arrière de la fruitière et est relié à un autre bâtiment situé à Creusaz (voir "maison du câble"), lui-même relié par un autre câble à l'alpage de Sur la Rasse. Cette installation fut un échec car elle tombait facilement en panne. De plus, peu de lait est descendu du hameau de Creusaz où les gens préfèrent le garder pour élever des veaux. En été 1967, on descend encore 320 litres de lait par jour depuis l'alpage de Sur la Rasse par le câble. Julien Dutruel (1905-1996) dit "Julien à Bôli" était fruitier à Chevenoz et avait pris pour habitude de remonter chez lui à Creusaz par le câble (voir chez "Bôli"). Alors qu'il était à mi-chemin, l'installation est volontairement stoppée et toutes les lumières de la fruitière éteintes, le laissant appeler à l'aide pendant un certain temps depuis la nacelle ! |
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