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Les surnoms du Chef-Lieu
L' Ecole des Soeurs |
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Lieu-dit: le chef-lieu Cadastre sarde de 1730: Pas de maison en 1730 à cet endroit. Construction de la maison: Maison construite vers 1882-1883 (voir l'article ci-dessous) Article paru dans "le courrier des Alpes" du 13 décembre 1882: La persécution en Chablais AFFAIRE DE BERNEX. Voici l'analyse des faits qui ont été exposés à l'audience de la Cour d'appel, le 28 décembre, par Me Laracine. M. l'abbé Magnin, ancien curé de Bernex, est mort en 1856 dans la volonté d'un testament par lequel il lègue à sa domestique la jouissance de sa maison et des pièces de terre qui l'entourent. A la cessation de l'usufruit, ces immeubles reviendront aux pauvres de la commune. L'école de filles déjà établie dans une partie de cette maison continuera à y être tenue jusqu'à la cessation de l'usufruit. L'usufruitière meurt en 1871, et le 11 juin, même année, le bureau de bienfaisance délibère de vendre la maison des pauvres et les cinq parcelles voisines à la commune pour 4,000 francs. Le 18 même mois, le conseil communal vote cette acquisition et la destine à l'installation scolaire. Le tout est approuvé par un arrêté préfectoral du 24 mars 1874, qui resta à l'état de lettre-morte, en raison du mécontentement des communiers d'après lesquels la maison serait d'une valeur de 12,000 fr. Dès lors les soeurs de Saint-Joseph n'ont pas cessé de tenir l'école des filles dans cette maison ; l'école des garçons possède un instituteur laïque; l'école de hameau une institutrice laïque aussi. En 1882 survient l'incident célèbre de la soeur Blandine, qui avait appris aux plus grandes de ses élèves de Bernex à lessiver et à repasser, se conformant ainsi au programme officiel qui recommande aux instituteurs les leçons de choses. Mais la lessive n'est pas en honneur dans les régions où règne M. Isaïe Levaillant, les rideaux de la préfecture de Nevers en savent quelque chose : aussi les jours de la soeur Blandine étaient comptés, et le 13 septembre 1882, M. le maire de Bernex était informé de la révocation de cette institutrice à la date du 8 même mois et invité à réunir le conseil municipal pour son avis sur la catégorie à laquelle devait appartenir la nouvelle institutrice. Le 23 septembre, le conseil, à l'unanimité, délibère que la nouvelle institutrice appartiendra, comme les précédentes, à la congrégation de Saint-Joseph, et une pétition recouverte de 368 signatures vient à l'appui de cet acte. Le 10 octobre 1882, le maire de Bernex acquiert du bureau de bienfaisance la maison donnée aux pauvres par Rd Magnin, pour.le prix de 4,000 fr., en vertu de l'arrêté, subitement ressuscité , du 24 mars 1874. Le 14 octobre, le citoyen Isaïe Levaillant, pas respectueux du tout de la volonté du conseil et des habitants de Bernex, laïcise l'école des filles et nomme institutrice Pierrette Gallet, qui arrive le 22 et que M. le maire refuse d'installer. Le 25, M. Carion, sous-préfet de Thonon, et l'inspecteur primaire se transportent à Bernex pour installer Mlle Gallet; ils sont reçus par la soeur de Saint-Joseph récemment entrée en fonctions ; celle-ci obtint un délai pour déménager, et le 27, la soeur converse se rend à l'auberge Démiaux pour remettre la clef à la demoiselle Gallet. Deux personnes présentes les engagent à opérer cette tradition sur la place même de l'école ; ainsi est procédé, en présence d'une foule considérable, composée surtout de femmes. A peine l'institutrice a-t-elle reçu la clef, qu'elle est entourée par les femmes, qui réclament, au nom des pauvres, la possession de la maison Magnin : l'institutrice se croise les bras en tenant la clef de la main gauche. En ce moment, Marie Christin reçoit la clef et les femmes, joyeuses, vont occuper la maison des pauvres. Aussitôt l'institutrice fait son rapport à l'inspecteur et réclame une adjointe pour l'aider dans sa triste situation. Le 29 octobre, la gendarmerie, arrivée trop tard , procède infructueusement à la recherche de la clef. Le dimanche 5 décembre, la gendarmerie revient, fait défoncer la porte de l'école des filles par Marie Noir, maréchal-ferraut, et introduit l'institutrice. Alors les femmes de la paroisse se rendent sur la tombe de Rd Magnin , y prient à haute voix, et sont congédiées par la gendarmerie au moment où l'une d'elles venait de crier : A bas les républicains! à bas les francs-maçons! Dans l'après-midi, les pères de famille déclarent devant le maire, en présence des gendarmes, qu'ils se chargent désormais de l'instruction de leurs filles à domicile. Maintenant, l'institutrice et son adjointe n'ont pas une élève; six conseillers municipaux ont donné leur démission, et les habitants construisent une maison neuve pour les Soeurs, Quant à Marie Christin, poursuivie devant le tribunal de Thonon pour avoir frappé et outragé l'institutrice, elle a été condamnée, après une excellente plaidoirie de Me Bordeaux, à 16 fr. d'amende pour voies de fait. Appel du ministère public: celte fois Marie Christin, malgré les efforts de Me Laracine, est condamnée par la Cour d'appel à six jours de prison. Deux autres procédures relatives aux faits dont nous venons de parler et comprenant, dit-on, vingt-deux prévenus, sont en instruction. Tels sont les beaux résultats obtenus, 1882 ans après la naissance de Jésus-Christ, par l'israélite Isaïe Levaillant au préjudice des chrétiens de Bernex. Il lui a plu de mépriser l'intérêt moral et matériel de cette population, de faire fi de ses voeux relativement à la maison des pauvres, de son choix quant à la catégorie de l'institutrice communale ; il lui a plu d'imposer sa volonté arbitraire à des Savoyards qui connaissent la force de leurs consciences et celle du suffrage universel. Que M. le Préfet recueille les fruits amers produits par son esprit de sectaire et par son inaptitude politique ! II aura beau sévir et obtenir des condamnations, elles finiront toujours par retomber sur lui, et, comme Marie Christin, le public dira : Ces condamnations-là, ça ne déshonore pas, et pour autant ils n'auront pas nos enfants ! Historique de l'école depuis le recensement de 1886: Recensement de 1886 Louise Duvillard (née vers 1835), institutrice congréganiste libre, vit avec ses deux collègues:
Recensement de 1896 (les mêmes dans un ordre différent !) Marie-Catherine Moris (née en 1856 à Val d'Isère), institutrice congréganiste libre, vit avec :
Recensement de 1901 Colette Mugnier (née en 1836 à Vieugy), institutrice congréganiste, vit avec:
Recensement de 1906 Colette Mugnier (née en 1836 à Vieugy), garde-malade, vit avec:
le 1er janvier 1906 rentre en vigueur la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat: "la République ne reconnait, ne salarie ni ne subventionne aucun culte" Recensement de 1911 Personne n'habite l'école ! Suite à la loi de 1906, l'école est déménagée dans les locaux de la mairie (voir chez "Mercier"). Les soeurs ne reviendront qu'en 1930, sous l'impulsion des nombreux curés originaires de Bernex. Cadastre de 1920 La maison appartient à la Société civile de l'école libre de Bernex A noter que le petit bâtiment situé au bord de la route (dans la cour de l'école) abrite un four qui appartient à la Société coopérative anonyme de Bernex Recensement de 1921 L'école abrite désormais une coopérative (un petit magasin qui vendait des oeufs, du pain, du beurre...) Josephte Vesin (1887 à Thollon-1966 à Neuvecelle) veuve de Séraphin Alphonse Jacquier (1886-1919), gérante de coopérative, vit avec:
Josephte Vesin (1887-1966) se remariera en 1921 avec Hyppolite Paquier (né le 28 février 1890) boulanger, originaire de Lyon. Ils ont un fils né à Bernex: Robert Maurice (né le 17 avril 1922) Recensement de 1926 Personne n'habite l'école ! Le commerce a également été tenu par:
Recensement de 1931 Sophie Chatenoud (née le 20 septembre 1891 à Andilly), religieuse, vit avec:
A noter de le décès de Révérende Andréanne Duvernay (vers 1883-1930), originaire d'Etrembières, religieuse de St-Joseph, nommée "soeur Angèle" Recensement de 1936 Sophie Chatenoud (née le 20 septembre 1891 à Andilly), religieuse, vit avec:
A noter le décès en 1945 de Françoise Blanchet (vers 1883-1945), originaire du Reposoir, religieuse de St-Joseph d'Annecy, nommée "soeur Catherine" Pâques 1947 Le 6 avril 1947, très exactement, l'école est entièrement détruite afin d'être reconstruite à neuf. Comme il était interdit de travailler les jours fériés, il a fallu l'autorisation exceptionnelle du curé Coffy ! Une quarantaine d'hommes étaient à pied d'oeuvre ce jour là ! |
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